Feuilles de manioc congelées utilisées pour l’analyse
L’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), l’Université de Potsdam et l’Université du Ghana, Legon, avec le soutien de la GIZ, collaborent à un projet visant à accroître l’impact de la biofortification du manioc au Cameroun et au Ghana.
Le manioc, un arbuste ligneux dont la racine comestible est récoltée dans les zones tropicales et subtropicales, est un aliment de base important dans toute l’Afrique. Au Ghana, les racines sont utilisées pour un plat populaire appelé gari, tandis que les feuilles sont ajoutées aux soupes et aux sauces.
En partenariat avec l’IITA, BioAnalyt a développé des méthodes rapides pour la détermination du bêta-carotène dans le manioc frais. Ce projet vise à développer des protocoles pour déterminer non seulement le bêta-carotène dans les racines fraîches de manioc, mais aussi dans le manioc transformé, ainsi que le zinc et le fer dans les feuilles de manioc. Dans le cadre de ce projet, BioAnalyt contribue à la formation et à l’équipement pour l’analyse des micronutriments, ainsi qu’au conseil technique, au développement de protocoles et de matériaux de référence. Les méthodes développées profiteront aux chercheurs travaillant sur la bio-fortification du manioc – les outils permettront une détection plus rapide du bêta-carotène et donc la sélection de races riches en provitamine A. Le bêta-carotène est un composé sensible qui est partiellement dégradé au cours de la transformation de la racine de manioc pour la fabrication du gari ou d’autres produits. L’analyse du produit final permettra d’évaluer la quantité de micronutriments qui parvient au consommateur.
Les feuilles de manioc sont également une riche source de bêta-carotène et de minéraux tels que le fer et le zinc. La méthodologie traditionnelle pour mesurer les minéraux dans les feuilles nécessite beaucoup de travail et d’argent, ainsi qu’un équipement de laboratoire spécialisé. Le développement d’une méthode facile à appliquer sur le terrain facilitera la recherche et la sélection de variétés plus nutritives. Les petits exploitants locaux, les organisations agricoles et les ONG bénéficieront tous de l’accès à des races de manioc améliorées, à haut rendement et riches en provitamine A.
La portée du projet va au-delà de l’élaboration de méthodes et vise également à améliorer les capacités locales et à encourager les échanges internationaux. Pour le coup d’envoi en mai 2015, un atelier a été organisé à l’Université du Ghana, Legon, pour former aux méthodes analytiques actuelles. Deux étudiants de l’Université du Ghana, Legon et de l’Université de Potsdam, Allemagne, participeront à un échange académique.
Anthony Acquatey-Mensah, étudiant en master de sciences alimentaires à l’université du Ghana à Legon, a passé deux mois avec l’université de Potsdam et BioAnalyt en Allemagne. Il a consacré son temps à d’intenses travaux expérimentaux sur les racines, les feuilles et les produits du manioc. Il a effectué des tests pour le fer et le zinc en utilisant l’ICP-MS avec différentes techniques d’incinération et les kits de test iCheck Iron et iCheck Zinc. Pour le bêta-carotène, la méthode de référence HPLC a été utilisée avec différentes techniques de préparation des échantillons et comparée à iCheck Carotene.
Le projet devrait s’achever cette année, avec un deuxième atelier au Cameroun pour diffuser les résultats et former de nouveaux protocoles. Restez à l’écoute pour connaître l’état d’avancement du projet et obtenir une interview d’Anthony sur sa passion pour la recherche, le temps passé en laboratoire et, croyez-le ou non, la poésie.
