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Le blé, le maïs et le riz sont les céréales les plus consommées dans le monde, présentes dans environ 95 % des régimes alimentaires. Cependant, la transformation moderne de ces céréales élimine la majeure partie du son et du germe, les parties des céréales qui sont naturellement riches en vitamines et en minéraux. Les personnes qui dépendent des farines de blé et de maïs transformées industriellement, ou du riz poli, pour satisfaire la majorité de leurs besoins énergétiques quotidiens, courent donc un plus grand risque de développer des carences en micronutriments.
La fortification alimentaire à grande échelle (LSFF) consiste à ajouter des vitamines et des minéraux (par exemple, du fer, du zinc, de l’acide folique, de la vitamine A et de la vitamine D) aux aliments de base tels que la farine de blé ou de maïs, les huiles et les graisses comestibles, le sel, le sucre et le riz. Le LSFF est considéré comme l’une des interventions de santé publique les plus rentables pour augmenter la consommation de vitamines et de minéraux essentiels. Aujourd’hui, les céréales et les farines sont consommées en moyenne à raison de 200 grammes/personne/jour, ce qui en fait un vecteur approprié dans de nombreux pays pour fournir des micronutriments importants au niveau de la population.
Au début des années 1900, les carences en vitamines B étaient fréquentes aux États-Unis en raison de la consommation généralisée de farine de blé transformée industriellement. Pour remédier à ces carences, l’enrichissement obligatoire des farines transformées a été introduit en 1939 aux États-Unis. À l’époque, la farine de blé et le pain blanc étaient enrichis en thiamine (B1), riboflavine (B2), niacine (B3), fer et calcium. Un an plus tard, en 1940, le Royaume-Uni a également rendu obligatoire l’enrichissement de la farine de blé en thiamine. Le Danemark a suivi en 1953 en rendant obligatoire l’adjonction de thiamine, de riboflavine et de fer à la farine de blé. Aujourd’hui, environ 85 pays imposent l’enrichissement de la farine de blé, 17 pays imposent l’enrichissement de la farine de maïs et 15 pays imposent l’enrichissement de la farine de blé et de la farine de maïs. Les deux farines sont généralement enrichies en fer, en zinc, en vitamines B et parfois en vitamine A.
Les prémélanges de vitamines et de minéraux pour l’enrichissement de la farine coûtent en moyenne 4 dollars par tonne métrique de farine pour les grands producteurs, ce qui équivaut à environ 0,05-0,07 dollar par personne et par an. Les meuniers connaissent bien le processus d’incorporation d’additifs pendant la production de farine, puisque l’ajout d’améliorants est une pratique courante. Par conséquent, l’ajout de micronutriments au processus de production a un coût négligeable une fois que l’équipement de fortification est mis en place dans une minoterie.
En outre, les avantages de l’enrichissement de la farine en micronutriments dépassent largement son coût. Pour chaque dollar dépensé pour l’enrichissement de la farine, 84 dollars sont économisés grâce à la réduction de l’anémie, une maladie qui touche une personne sur trois dans le monde. L’enrichissement durable de la farine a également été associé à une réduction de 2,4 % de la prévalence de l’anémie chez les femmes non enceintes en âge de procréer, et à une augmentation du rétinol sérique dans les populations de 0,94 à 1,06 μmol/L.
L’un des effets les plus visibles de l’enrichissement de la farine est la réduction des anomalies du tube neural chez les nouveau-nés, causées par des réserves insuffisantes d’acide folique. Après que le Chili a rendu obligatoire l’enrichissement de la farine en acide folique en 2000, les hôpitaux ont enregistré une diminution constante des anomalies du tube neural, qui sont passées de 18,6 pour dix mille naissances en 1999 à 8,39 pour dix mille en 2009.
iCheck mesure le fer et la vitamine A dans des échantillons de farine
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